vendredi 19 novembre 2010

La mort de l'insecte


Il n'est créature vivante qui sache concentrer en elle l'ensemble des règles de l'harmonie que nous nommons la beauté comme le font certains insectes. Des canons géométriques aux sophistications les plus aérodynamiques , des associations de couleurs chatoyantes aux énigmes arithmétiques. Le microcosme est peuplé de reines et de rois, aux armoiries frappées sur les carapaces, aux ailes flottant comme des étendards, au port altier battant la mesure sur six pattes et deux antennes. Inconscients de leur propre grâce, ils oscillent entre mouvement et immobilité, silence et musique; chaînons entre l'animal et le minéral, alliance fragile de la bête et de l'artefact.
Quelques jours, quelques heures: c'est leur durée de vie. Mangés, écrasés, "insecticidés", ... sous la semelle d'une chaussure, dans l'estomac d'un oiseau, ou encore sur d'autres scènes de crimes... quand l'insecte meurt, l'indifférence du monde pour ce qu'elle a fait de plus beau marque son ironie cruelle.

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