vendredi 22 août 2008

Résignation

La fugacité de mes joies et la palpitation de mes peines forment la texture de mon histoire.

Ma trame se délite et ma substance s'efface, je disparais et je peine à le croire.

Je perdrai ma dernière bataille, celle où j'ai investi la force de ma dernière rage, inutile.

J'ai oublié depuis longtemps comment aimer bien, aimer sans faire mal.

Au moment de partir je laisserai mes valises sur le quai:
Je les ai trop portées,
Je les ai trop chargées,
Je les ai fermées à clé.

jeudi 21 août 2008

Fantôme du passé

Il m'est arrivé de t'aimer. D'en souffrir d'en mourrir d'y survivre. Je ne sais pas comment tu as commencé, mais je hais de t'avoir pardonné. J'ai été vidée de moi et il n'y est resté de beau plus que toi. Toi, et quelques mots, seuls souvenirs de moi.

La dernière fois où je t'ai étreint, j'avais le choix de ne pas te lâcher, de ne pas te laisser glisser entre mes doigts. Je n'ai pas su, et tu es parti. Lourde de regrets, pesante de larmes, j'ai traversé les espaces et les jours encombrée d'une plaie fendant mon buste en deux. J'ai appris à continuer à marcher malgré elle, mais mes pas ne cadencent plus mon coeur et ma respiration ne relance plus mes rires. Seule dans l'enfer de ton absence, mes pleurs ont fini par me rendre aphone, et personne ne sait plus mon mal.

J'ai bu le calice jusqu'à la lie et cela tu l'oublies. J'ai mal à la mémoire et toi, tu vis.

Dans la connaissance de mes erreurs, je n'ai jamais pu me perdre dans d'autres bras, sous d'autres regards, bien que j'aie essayé. Mes expressions se sont teintées de douleur, et j'ai délavé mes contours dans l'ombre de ton fantôme.

Fantôme du passé.