mercredi 10 novembre 2010

Ephémér-Idées



Quelques heures, quelques jours... c'est la durée de vie de certaines idées, le temps qu'il leur faut pour sortir de l'inexistance et entrer dans l'oubli. Les Ephémér-Idées ce sont ces fleurs de l'esprit, qui, colorées, donnent une vision de vie éclatante, charmante, et qui finissent par tomber, fanées, au pied de l'arbre toujours aussi vigoureux.
Si je tenais un liste des Ephémér-Idées qui ont rythmé mon quotidien, j'y consignerai de vagues remords, de fugaces coups de coeurs, des millions de fausses illuminations, une certaine quantité d'arrangements temporaires avec la réalité. Etrangement, ces Ephémér-Idées soulignent et définissent ma personnalité autant que les idées fixes, les obsessions vieilles de plusieurs décennies, les amours éternels, les réminescence d'un passé toujours présent. Comment réussis-je à me répartir sans trop de conflit entre la part changeante et la part constante? Ces deux pôles s'influencent-ils l'un l'autre? Existe-t-il une frontière à laquelle ils se confondent? Une ligne où serait plantée une pancarte: No Man's Land cérébro-temporel?
J'ai toujours trouvé une chose étrange: au moment où l'Ephémér-Idée est la plus présente à l'esprit, elle prend une dimension indéniable d'éternité: il y a cette conviction que le ressenti, le pensé, l'évalué, n'est en rien un objet transient, mais bel et bien un nouveau facteur constant, une nouvelle réalité implacable à laquelle tout le reste de notre vie ne pourra échapper. Combien de fois est-on sûr d'aimer pour la vie? Combien de fois est-on persuadés d'être foutus pour toujours? Et quand on se résigne à ne finalement plus croire en ce qui nous a échappé à jamais sans espoir de retour?
Lesquelles de mes certitudes éternellement ancrées d'aujourd'hui ne se révéleront finalement qu'être des Ephémér-Idées demain?

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