vendredi 30 juillet 2010

11:30

Il était une fois un petit garçon qui détestait l'école. La grammaire l'ennuyait, les mathématiques lui causaient des maux de tête, la géographie lui faisait perdre le Nord. Il était le dernier de la classe, et cette situation désespérée n'était pas sur le point de changer. Il ne s'entendait pas avec ses camarades de classe, qui le mettaient à l'écart et le qualifiaient de bizarre, sans qu'il sut exactement pourquoi. D'ailleurs, il semblait également attirer l'inimité des adultes: il était toujours puni par les professeurs même pour des bêtises qu'il n'avait pas commises, accusé de vol par les caissières quand il n'en était rien, soupçonné par les voisins de causer des dégâts dans leur jardin dont il n'avait jamais été responsable. Il n'y avait guère que sa mère, avec qui il vivait seul, qui lui témoignat de l'amour et de la bienveillance; elle le réconfortait de ses difficultés avec les autres en lui assurant que tôt ou tard, chacun finissait par trouver la place dans le monde qui devait être la sienne.

Ce matin-là, à l'école, on passait les épreuves trimestrielles. Assis au fond de la classe comme à son habitude, le petit garçon était bloqué sur un problème de géométrie auquel il ne comprenait rien. Ses yeux faisaient des aller-retour incessants entre sa feuille désespérément blanche, l'horloge murale qui lui faisait face et ses camarades qui ne cessaient de remplir des pages et des pages de calculs. Le surveillant le regardait avec un air mauvais, l'air de lui dire qu'il allait bien finir par l'attraper en flagrant délit de triche. Quand l'horloge murale afficha 11:30, la panique prit le petit garçon au ventre. Il ne restait plus qu'une demi-heure et il n'avait même pas complété le moindre des six exercices de l'examen! Si seulement l'horloge pouvait s'arrêter le temps que je finisse l'épreuve!, se mit-il absurdement à espérer. Il replongea dans son problème de géométrie et tenta d'y trouver une solution tant bien que mal.
Quand il eut terminé la géométrie, il leva les yeux pour voir combien de temps il restait. L'horloge murale afficahit... 11:30... incrédule, le garçon se frotta les yeux pour dissiper l'illusion optique qui s'était sûrement jouée de lui. Il regarda de nouveau l'horloge murale... 11:30... l'horloge était sûrement en panne, c'était la seule explication plausible! Il voulut demander l'heure à son voisin de bureau (pour une raison qui lui échappait, sa mère lui avait toujours refusé d'avoir une montre), se tourna vers lui et le vit, la plume et la main immobiles, le visage sur lequel on lisait une expression de concentration comme figé. Le petit garçon l'observa un moment et il vit que son camarade ne clignait pas des yeux. Il se tourna alors vers le reste de la classe et vit que de la même façon, tous les élèves ainsi que le surveillant, tous étaient totalement immobiles. Il ouvrit grand la bouche, et s'il avait été un peu moins bouleversé par cette surprise, aurait pu en sortir un cri de joie: il avait figé le temps!

Bien vite, dans son euphorie, il tenta de se raisonner, de se dire que ce moment de grâce ne durerait pas et qu'il fallait en profiter. En un éclair il se rendit au premier rang de la classe, pris la copie du meilleur élève, en copia tout le contenu sur sa propre copie, revint s'asseoir à sa place au fond et heureux comme il ne l'avait jamais été, attendit que le monde reprenne sa danse habituelle. Il attendit. Longtemps. Rien ne se passa.

Il se dit alors que certainement, comme il avait arrêté le temps, il suffisait de vouloir très fort le redémarrer pour qu'il le fasse. Mais avant cela, il comptait bien profiter de cette occasion unique pour faire tout ce dont il avait toujours rêvé. Il sortit de la classe au pas de course, se rendit dans la classe d'à côté, où tout le monde était figé aussi en plein examen, se dirigea vers une jolie fille brune aux longues nattes assise au troisième rang, une jeune fille de deux ans son aînée dont il avait toujours été secrètement et désespérément amoureux sans qu'elle ne remarque jamais jusqu'à sa simple existence. Il se pencha et déposa un long baiser sur ses lèvres figées. Exultant, il quitta en courrant la classe et se rendit dans le préau, où il joua jusqu'à épuisement à la balançoire dont les autres écoliers ne lui laissaient jamais l'accès. Puis il se rendit d'un pas joyeux au supermarché remplir ses poches de bonbons. Il s'assit sur un banc de la grande place du centre-ville et les avala littéralement en se délectant du spectacle de ces dizaines de passants immobiles comme des statues, parfois dans des positions comiques. Il trouva un pickpocket en train de s'emparer du portemonnaie d'une dame, alors il le remplaça par un moineau figé qu'il prit sur une branche. Il riait d'avance de la stupeur du pickpocket quand le temps reprendrait.
Quand il se fut bien amusé, il retourna tranquillement à l'école. Une fois assis, sa copie sous ses yeux, il se concentra très fort à vouloir que le temps reprenne son cours. Au bout de quelques respirations, il regarda autour de lui. Rien n'avait changé, tout le monde était resté figé. Il se reprit à plusieurs reprises, mais à chaque tentative, il échoua. Il essaya de toutes ses forces, mais rien ne se produit. Il partit en courant de l'école et rentra à la maison, pour trouver sa mère immobile dans la cuisine. Elle avait été figée alors qu'elle sortait un gâteau du four, le gâteau préféré du petit garçon, au chocolat et aux amandes, qu'il lui avait demandé la veille. Il eut beau l'appeler, la secouer, la bousculer, elle ne s'anima pas. Un violent malaise le prit et il ne put que hurler sa rage, sa culpabilité, son désespoir d'être aussi impuissant.

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Il parcourut toute la région à la recherche d'un signe de vie, mais partout il ne trouva que des statues, partout il était 11:30 et partout la nuit n'existait plus. Il parcourut tout le pays, il parcourut le continent, puis les cinq continents. Le monde n'était plus qu'immobilité et silence. Au cours de son errance désespérée, il était devenu un homme, un très beau jeune homme au teint pâle et à la longue chevelure noire comme la nuit. Ses yeux avaient pris une teinte grise étrange et magnifique; cependant, une ombre de tristesse les habitait en permanence.

Quand il eut fini d'arpenter le dernier endroit sur Terre qu'il lui restait à visiter, une petite île volcanique sur le flanc de laquelle quelques rares maisons s'accrochaient, à l'intérieur desquelles il ne trouva que des statues humaines, il s'effondra. Pas même une larme ne put couler de ses yeux, tant la douleur était au-delà de toute forme d'expression. Face contre sol il resta apathique, aussi immobile que les statues qu'il rencontrait partout. Il n'avait d'autre projet que de se laisser mourir là. Soudain, quelque chose toucha son épaule. Cela résonna dans le corps du jeune homme comme une onde de choc. Il se retourna sur le dos, sous le coup de la surprise. Là il vit penché sur lui un très vieil homme au visage ridé et maigre. Ses yeux à la cornée jaunie le fixaient avec un air indéchiffrable. Le jeune homme n'en revint pas. Il se releva tout en observant avidemment l'inconnu. Debout, il constata que le vieil homme malingre lui arrivait à peine au niveau du nombril. De plus, ses oreilles étaient légèrement pointues et les doigts de ses mains décharnées anormalement longs au vu de sa petite stature; il avait posé à côté de lui un vieux sac en jute usé de partout, sale d'avoir visiblement été traîné dans toutes les poussières que contient le monde. Derrière lui, à distance respectable, il découvrit une foule dense d'êtres tout aussi merveilleux et inhabituels que le vieil homme - des magnifiques femmes lumineuses, de vieilles et laides sorcières, de géants hommes, des arbres animés, des animaux habillés comme des humains et parlant entre eux, des objets vivants par eux-mêmes, et tant d'autres encore. Tous sans exception étaient maigres et tenaient à peine debout.

- Nous t'avons enfin trouvé, dit le vieil homme d'une voix lasse.
- Trouvé? Me cherchiez-vous? Et comment se fait-il que vous ne soyez pas figés comme tous les autres?
- Mon jeune homme, je viens du Pays des Chimères Nocturnes. Notre monde naît des faiseurs d'histoires humains et se nourrit des rêves de ceux qui les écoutent et lisent. J'existe parce qu'un jour un d'entre vous m'a écrit sur le papier, mais je meurs de faim aujourd'hui parce que plus personne ne me nourrit de son imagination. Aujourd'hui la détresse et la famine détruisent notre monde et nous sommes voués à une lente extinction. Nous sommes sortis de notre pays et nous avons compris bien vite que le temps avait été arrêté, d'où la disparition des rêveries des hommes. Tu es notre dernière chance.
- Hélas je ne peux rien ni pour vous, ni pour moi... je suis aussi impuissant que vous face à cette situation.
- Non. Tu es beaucoup plus puissant que tu ne le croies. Tu as été incapable d'agir que parce que tu ignores qui tu es.
- Qui je... suis? Je ne comprends pas...
- Arrêter le temps n'est pas un pouvoir donné aux humains. Tu ne le possèdes que parce que tu viens du Pays des Chimères Nocturnes. En même temps, vivre toute une vie parmi les humains est impossible pour un habitant de mon pays né de l'imagination, tu es donc aussi un humain. En réalité tu né de l'union d'un homme du Pays des Chimères Nocturnes et d'une humaine. Par chez nous, nous connaissions bien ton nom, car tu es le fils de notre Roi. Nous croyions pendant toutes ces années que ta mère et toi étiez morts. Quand nous avons vu le temps arrêté, nous avons compris que tu étais encore vivant, et nous sommes venus à ta recherche.
- Mon père... un roi... ? Je n'ai jamais connu mon père et ma mère ne m'en a jamais parlé.
- C'est qu'elle n'en avait pas le droit. Laisse-nous te mener à ton père.

Et le petit homme saisit le vieux sac de jute et l'ouvrit. Au fond du sac, on ne voyait rien qu'une drôle de lumière rouge. Les créatures qui se tenaient debout derrière le vieil homme s'approchèrent et une à une, sautèrent dans le sac pour disparaître dans la lumière rouge. Quand tout le monde fut passé, le jeune homme fut invité par le vieux nain à en faire de même. Il sauta dans la lumière rouge et s'endormit doucement au son d'une berceuse alors qu'il attérissait comme une plume sur un épais tapis d'herbe bleue.

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Il se réveilla dans un lit confortable. On l'avait changé et lavé. Il s'assit au bord du lit et se leva lentement. La pesanteur dans le Pays des Chimères Nocturnes était différente de celle dans le monde des humains, le jeune homme avait l'impression de ne rien peser, comme ces astronautes sur la Lune qu'il regardait à la télé quand il était encore enfant. Il quitta sa chambre pour arriver dans un couloir sombre qu'il traversa, guidé par la lumière qui filtrait sous une porte tout au fond. Quand il y arriva, il frappa et attendit qu'une voix l'invitait à entrer. Il entra dans une pièce aux murs totalement blancs et extrêment froide. La chambre était totalement dépouillée à l'exception d'un bloc de glace au centre, à côté duquel était debout un homme coiffé d'une couronne rouillée - le Roi.

- Approche-toi, mon fils., dit-il.
Avant que le jeune homme eut le temps de parcourir la moitié, le Roi avait déjà accouru vers lui pour le prendre dans ses bras; l'étreinte dura longtemps, dans le silence ponctué par les pleurs de joie du Roi. Quand il s'en écarta, il le pris par la main et le mena vers le bloc de glace. Le jeune homme vit alors qu'une jeune femme en était prisonnière, une expression de surprise sur son visage. Elle ressemblait tant à sa mère qu'il crut d'abord que c'était elle.
- Ta soeur, répondit le Roi à la question avant qu'elle ne fut formulée. Elle est prisonnière de ce bloc depuis le jour tragique où je vous ai perdu ta mère et toi.
- Raconte-moi tout. Et aide-moi à redémarrer le temps.
- Je peux te raconter notre histoire; mais pour ce qui est du temps..., dit-il en tournant un regard chargé de larmes vers la jeune femme congelée.

Il entraîna son fils hors de la chambre blanche et le mena dans un petit salon aux murs décrépis. Ils s'assirent chacun sur un fauteuil aux couleurs vieilles. Ils se faisaient face. Le Roi dit alors:

- Quand je n'étais que jeune prince, j'étais aventurier et téméraire. Je faisais de nombreuses incursions dans le monde des hommes, sans jamais bien sûr enfreindre la loi suprême de notre pays: ne jamais se faire voir par les humains. En effet, l'existence de notre royaume n'est possible que dans la mesure où nous restons des rêves et des histoires pour les humains; si notre monde était révélé à l'autre, nous cesserions d'être des Chimères pour devenir une réalité, et nous ne pourions plus nous nourrir de pensées, sans pour autant pouvoir se nourrir comme des hommes; nous disparaîtrions bien vite. Un jour, il me prit l'envie de visiter ce qu'on appelait une ville dans le monde réel. J'attendis la nuit et m'aventurai dans une ville choisie au hasard. Cette découverte m'émerveilla tant que je pris l'habitude de me rendre à la ville; je passais des nuits entières à sauter de toit en toit, à regarder ce qui se passait derrière les fenêtres des habitations. C'est là que je vis ta mère pour la première fois. Elle dormait paisiblement et j'en tombai amoureux immédiatement. Je passai depuis toutes mes nuits à venir l'observer dans son sommeil. Un jour, n'y tenant plus, je l'enlevai en l'emmenai dans le Pays des Chimères Nocturnes. Quand elle se réveilla, une fois sa peur passée, nous passâmes deux années à nous aimer en secret, et de notre union nacquirent des jumeaux, ta soeur et toi. De part votre naissance princière, vous êtes venus au monde avec de puissants pouvoirs: tu peux ralentir ou arrêter le temps, alors que ta soeur peut le redémarrer ou l'accélerer. Hélas, mon père, qui était Roi à cette époque, commença à se demander pourquoi je refusais toutes les propositions de mariage qu'on me soumettait et pourquoi je m'absentais si souvent du Palais. Il me suivit la nuit tombée et quand il découvrit mon secret, il entra dans une colère noire. Il lâcha sur moi les soldats qui formaient son escorte. Je fus fait prisonnier. Avant d'avoir été attrapé, je réussis néanmoins à cacher mon épouse et mes enfants, en leur ayant indiqué l'endroit de la plus proche sortie vers le monde des hommes. Je fus jeté dans un cachot sans avoir vu ce qui arriva ensuite. On me raconta que tous trois vous étiez morts et je ne pus que le croire. Je restai prostré dans le plus sombre désespoir pendant des années. Un jour on me relacha: mon père venait de mourrir et je devais donc être proclamé roi. Je pris possession de ma fonction et celui qui fut chambellan de mon père vient un soir frapper à ma porte. Il ne supportait plus le poids du secret et voulut me révéler la vérité: ma fille n'était pas morte, elle avait été arrachée in extemis aux bras de votre mère alors qu'elle franchissait avec vous la porte du monde des humains et elle avait été emprisonnée d'un bloc de glace par un maléfice, condamnée à vivre et grandir à l'intérieur, consciente de l'immobilité, consciente du froid, consciente de la solitude. Il en fut ainsi car mon père n'a pas eu le coeur de supprimer celle qui était malgré tout sa petite-fille, tout en étant conscient que son existence même était un danger pour la stricte séparation des deux mondes et donc pour la perennité du monde des Chimères Nocturnes. Quant à ma femme et à toi, le chambellan m'apprit qu'il n'avait jamais su ce que vous étiez devenus, mais des rumeurs circulaient que mon fils ne pouvait être que vivant, étant donné qu'on avait découvert que la grave famine qui sévissait dans notre pays était due à un arrêt du temps dans le monde des hommes. Une expédition s'était mise à ta recherche et depuis je ne fais que t'attendre, tout en tenant compagnie à ta soeur.

Il fallut plusieurs minutes au jeune homme pour digérer tout ce qu'il venait d'apprendre: ses origines, l'histoire tragique de ses parents, l'existence d'une soeur.

- La seule personne à pouvoir faire repartir le temps est ta soeur, or elle est prisonnière. Il faudrait pouvoir la libérer, mais bien que j'aie tout tenté, elle est toujours sous ce maléfice.
- Existe-t-il seulement un moyen?
- Il en existe un, et tu es le seul à pouvoir le mettre en application.
- Lequel?
- De par votre jemellité, ta soeur et toi êtes les deux moitiés de la même âme. Il existe un état de conscience modifié où ces deux moitiés d'âme peuvent entrer en contact et former une synergie assez puissante pour briser cette glace. Mais sache que l'exercice est risqué: si vous échouez, ton âme peut rester à jamais prisonnière dans la glace, aux côtés de ta soeur.
- Je n'ai d'autre solution que d'essayer.

Il se rendit dans la chambre blanche auprès de sa soeur. Il la regarda, longtemps. Rien ne se passa. Il passa là des heures à tenter de toucher sa moitié d'âme, sans succès. Epuisé de ses efforts, il commençait à s'affaiblir et à sombrer dans le sommeil. Juste avant de s'endormir pour de bon, dans cet état si particulier entre la veille et le sommeil, il sentit une voix lui parler. Surpris, il tendit l'oreille et ressentit plus qu'il n'entendit que cette voix venait du cerceuil de glace. Dans cet état de torpeur il rencontra l'âme de sa soeur pour la première fois. Leurs âmes conversèrent longtemps; toute une vie qu'il ne soupçonnait pas jaillissait de cette interaction métaphysique. Ils se rappellèrent avoir été un jour une seule âme séparée en deux, ils se virent enfants se complétant, ils se souvinrent de notre déchirante séparation. Il vit une vie de glace défiler derrière ses paupières closes et elle vit derrière les siennes une vie d'errance dans un monde figé. Ils avaient vécu les mêmes souffrances dans deux destins parallèles. Un torrent de larmes inondait les joues du jeune homme, ses membres tremblaient. Une étreinte glaciale le sortit de cet état et il se réveilla tout à fait: il ouvrit les yeux pour constater qu'il était en train de serrer dans ses bras sa soeur pour la première fois. Quand elle leva sur lui un regard qui lui rappella à la fois sa mère et lui-même, il se sentit pour la première fois parmi les siens.
Main dans la main, ils allèrent trouvr leur père dans le salon usé où il faisait les cent pas pour conjurer son angoisse. Le bonheur d'avoir retrouvé ses deux enfants se submergea tout à fait et il lui fallut s'asseoir pour se resaisir et les contempler à sa guise. Après ces belles retrouvailles les jumeaux se hâtèrent dans le monde des hommes où il était encore 11:30. Il montra à sa soeur le monde dans lequel il évoluait. Ils se rendirent chez lui, auprès de la statue de leur mère. Elle était figée dans sa jeunesse, si bien qu'aujourd'hui elle semblait plus jeune que lui, son fils. Puis la soeur du jeune homme fit repartir le temps.
Ils rentrèrent tous trois dans le Pays des Chimères Nocturnes. Le Roi et son épouse retrouvée, devinrent, de mémoire de Chimère, les plus justes des monarques. Le prince et la princesse mirent leurs pouvoirs et leur condition particulière de mi-humains au service du royaume. Il devins un diseur d'histoires reconnu et elle devint une musicienne sans égale, car écrire des histoires, c'était arrêter le temps, et jouer de la musique, c'était faire défiler le temps.

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