vendredi 19 septembre 2008

Je regarde ailleurs



Il m'arrive de regarder le ciel comme si je l'apercevais pour la première fois. Ses couleurs me surprennent alors, et je me demande comment il m'a échappé jusque là que les étoiles y étaient serties en si grand nombre. Aussi loin que je puisse m'en souvenir, l'émerveillement m'a ainsi saisi des milliers de fois. Les mêmes questions fusent, et comme d'habitude, je ne leur trouve aucune réponse. Et ce n'est pas grave, car ce qui importe c'est de se les poser.

Alors que tout le monde se mélangeait au mouvement de la fête, je levai les yeux et je me perdis dans cette contemplation, oubliant tout autour de moi. Parfois les pensées se forment sans se formuler, et c'est ainsi que je me retrouve à naviguer loin de la fermeté des vagues, au gré des immensités éthérées qui nous surplombent.

Ephémèrement immortelle en cet instant où je regarde ailleurs. Où je suis d'ailleurs.

Je ne sais pas jusqu'où je voyage ainsi, à une vitesse plus vertigineuse que celle de la lumière. Je décris une boucle et je retrouve ma place, baisse les yeux et ré-oublie le ciel.

Deconnexion.

Lorsque je retrouve ma place parmi les autres, je perds la mémoire du voyage. Je retourne à la fête, l'agitation des miens. La musique m'emplis le ventre et nous dansons tous. Nos déhanchements nous épuisent et nous maintiennent bien loin de cet ailleurs, dans lequel nous nous perdrions sans ce garde-fou. Car nous nous abîmerions vertigineusement à tomber dans l'infini.

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