vendredi 31 décembre 2010
Le passage d'une année à l'autre
jeudi 9 décembre 2010
Lumière de ville
jeudi 2 décembre 2010
Les couleurs oubliées

dimanche 28 novembre 2010
My Nights and Lights
lundi 22 novembre 2010
Avatar onirique
Les personnages de mes rêves étaient les compagnons fidèles de cette année hypersomniaque. Aujourd'hui encore, je les considère être parmi mes meilleurs amis. Je vous vois venir - Inès a-t-elle perdu la tête pour nous parler de ses amis imaginaires?. Soit, admettons que j'aie perdu la tête; il est conseillé de laisser au fou l'occasion d'exprimer son délire - hochez donc la tête d'un air compréhensif et compatissant. Oui, les personnages de mes rêves ont été mes fidèles compagnons. Il en est que je n'ai croisé qu'une fois, et qui m'ont néanmoins laissé une vive impression: c'était le cas par exemple de ce vieux bonhomme édenté au regard espiègle de garnement turbulent. Certains étaient récurrents et une sorte de familiarité s'était installée entre nous au fil du temps, ce qui nous donnait le droit de nous tutoyer et de prendre des nouvelles à l'occasion: je ne manquais jamais de partager un brin de conversation avec la charmante hôtesse d'accueil de l'hôtel dans lequel j'avais habitude de descendre à chacun de mes séjours néptuniens. Et il y en avait un qui était omniprésent.
Je ne saurais dire si j'ai pris conscience de sa présence dans mes rêves que depuis mon année hypersomniaque, ou si je l'ai toujours su, sans que j'en garde le moindre souvenir diurne. Toujours est-il que sa présence discrète mais continue dans mes songes devint un élément rassurant de mes longues heures de sommeil. Je l'aperçus une première fois alors que je me frayais un chemin dans une foule dense d'êtres tous semblebles, tous vêtus de gris et de noir, marchant tous dans la même direction, la direction opposée à la mienne; il se cachait derrière les silhouettes en mouvement si habilement que je ne pus voir précisément ses traits. Je ne retenus de lui que son habit d'une blancheur éclatante. Les nuits suivantes, je ne fis toujours que surprendre un mouvement, une ombre furtive ou un bruit léger comme un tissu qui se froisse. Il se dérobait toujours à temps pour que je ne puisse voir son visage. Bien que son attitude me décontenançait, je savais d'instinct que je n'avais rien à craindre de cet inconnu.
Un soir, isolée dans ma tristesse, murée dans ma mollesse hypersomniaque, je m'endormis d'un sommeil si subit que je n'en avais pas eu le temps de me déshabiller avant de me coucher. Je tombai dans le monde de mes rêves par une chute aussi vertigineuse que celle qui mena Alice au Pays des Merveilles. J'heurtai le sol dur bruyamment. Il faisait noir. Il n'avait jamais fait noir dans mes rêves. Je me relevai pour parcourir l'espace à tatons, je n'y trouvai que des murs, sans aucune issue. Je ne sus que faire. Je m'assis pour attendre, convaincue de devoir mourir ici, ou d'y être déjà morte, condamnée à une éternité sans lueur. Le désespoir le plus noir me gagnait, alors que j'énumérais mentalement les regrets et les remords d'une vie à peine à moitié vécue, presque totalement passée dans un lit à dormir et à pleurer. Je tremblais de froid dans cette obscurité chargée d'humidité et de silence. Au bout de ce qui me sembla de longues heures, je me rappelai la silhouette vêtue de blanc qui me suivait partout dans mes songes. Etait-ce possible qu'elle m'ait suivie jusqu'ici? A peine eus-je formulé la question en pensée, qu'un murmure me caressa l'oreille: Oui, je suis ici, j'ai toujours été ici.
Je ne sursautai pas de cette voix inattendue répondant à une question que je n'avais même pas formulée, cette voix qui me sembla connue sans que je ne l'aie pourtant jamais entendue. Je tournai la tête vers la direction d'où était venu le son.
- Je ne me sens pas la force de vivre. Peut-être suis-je dans le fond de ce puits noir pour m'allonger dans le froid et attendre la fin.
- Je ne crois pas avoir de destin à accomplir.
- Vivez votre réalité. Cessez de la craindre et de la fuire dans votre sommeil. Battez-vous contre ce qui vous lie les mains. Laissez votre corps ressentir le monde qui l'entoure. Cessez de ne pas croire en vos ambitions, jetez-vous à corps perdu dans vos projets. Ne vivez pas à moitié, vivez; n'aimez pas à moitié, aimez.
dimanche 21 novembre 2010
La vallée de larmes
vendredi 19 novembre 2010
La mort de l'insecte
Il n'est créature vivante qui sache concentrer en elle l'ensemble des règles de l'harmonie que nous nommons la beauté comme le font certains insectes. Des canons géométriques aux sophistications les plus aérodynamiques , des associations de couleurs chatoyantes aux énigmes arithmétiques. Le microcosme est peuplé de reines et de rois, aux armoiries frappées sur les carapaces, aux ailes flottant comme des étendards, au port altier battant la mesure sur six pattes et deux antennes. Inconscients de leur propre grâce, ils oscillent entre mouvement et immobilité, silence et musique; chaînons entre l'animal et le minéral, alliance fragile de la bête et de l'artefact.
jeudi 18 novembre 2010
Le verre vide
mercredi 10 novembre 2010
Ephémér-Idées
mardi 9 novembre 2010
LadyBug
Le Livre des Morts d'Inès
dimanche 26 septembre 2010
Lisez-moi, je vis et je meurs dans vos yeux
Certainement avez-vous été surpris, en ouvrant votre boîte aux lettres, d'y trouver mon enveloppe. Son aspect peu ressemblant aux missives formelles à la blancheur industrielle, je l'ai voulu pour pouvoir faire danser dans vos prunelles une lueur d'étonnement. Je vous imagine chercher sur l'envers le nom de l'expéditeur, sans le trouver. Je vous imagine passer le doigt sous le pli scellé et déchirer le papier en suivant la rainure. Je vous imagine sortir de l'enveloppe une feuille pliée en quatre, puis la déplier. Je vous imagine étudiant brièvement mon écriture serrée avant de vous attaquer à proprement parler à la lecture. Je vous imagine arriver à la fin de ce paragraphe, à la fin de cette phrase vous demadant où puis-je bien vouloir en venir.
Tout ceci tient en trois mots simples : je vous aime. Vous vous demanderez certainement: ne pouvais-je tout simplement pas venir vous le dire, mon regard amarré dans votre regard? Non, ceci m'aurait été impossible; aussitôt vous verrais-je en face de moi attendant d'entendre ce qui vallut que je vous interrompe dans votre promenade matinale qui croise par hasard mon errance, je ne saurais que m'éclipser derrière une banalité de circonstance, une information à quérir, une maladresse agaçante. Je le sais pour l'avoir tenté plus d'une fois par le passé; voyez, vous-mêmes actuellement êtes en train d'essayer de vous rappeler en vain le visage de la passante qui vous demanda le chemin du musée, ou encore la voix de celle qui s'excusa pour vous demander l'heure. Cessez de vous creuser la tête: c'est que mon aspect si ordinaire, si commun, si peu intriguant, n'aura laissé aucune trace dans votre mémoire.
Je vous aime. Sans vous connaître je vous aime. Oh je ne suis pas une de ces groupies qui s'évanouit pour votre regard fait de deux diamants noirs ou pour votre sourire énigmatique. Je vous aime pour une raison que je ne connais réellement, si ce n'est qu'elle m'a imposé cette évidence avant même que j'aie posé un regard sur vous. Je vous ai toujours aimé, et la première fois que je vous ai vu, j'ai reconnu en vous l'objet de mes sentiments.
Lorsque l'amour est vécu au travers de soupirs distants, les pensées sont des caresses, les mots sont des baisers. Je vous écris pour vous donner la seule étreinte que je puisse vous donner; j'espère que la lecture suscitera en vous cette chaleur au corps que ressentent ceux qui se savent objet de désir. Au moment où je vous l'écris, vingt-quatre heures avant que vous ne la lirez, j'envie cette feuille de papier qui sera dépliée et tenue dans vos mains, à portée de votre pouls, à la lisière de votre souffle. Si j'étais moi-même de papier, j'aurais pris une paire de ciseaux pour tailler ma chair jusqu'à me donner comme contours exacts le pourtour de vos paumes. Ainsi auriez-vous pu me chiffonner en me serrant dans votre poing fermement; mes dernières secondes de conscience, juste avant que l'air ne me manque, je les aurais vécues compressée entre votre ligne de coeur et votre ligne de vie.
Lisez-moi, je vis et je meurs dans vos yeux.
Amoureusement,Inès
mardi 21 septembre 2010
J'aime / J'aime Pas
le chocolat
le coca light
dormir
le goût du dentifrice
mon lapin
la belle langue persane
Shalom Auslander qui se lamente comme un prépuce
les chaînes de cheville
les bisous dans le cou
Marc-Edouard Nabe
la Négritude
le couscous au poisson
les secondes de plénitude juste après l'amour
mes moments de solitude avec un cake au citron et des rêves dans la tête
le téléphone portable quand il permet d'envoyer un message amoureux avant de dormir
J'aime pas:
les fruits de mer
les artichauts
l'odeur de l'essence
les cauchemars
les régimes qui ne marchent pas
les gens qui n'aiment pas les animaux
les files d'attente
Bernard-Henri Lévy
les silences gênants
me lever tôt
que les gens pardonnent aux êtres les plus exécrables sous prétexte de "génie" ou réussite
la rentabilité
les gens qui changent d'attitude juste après avoir obtenu ce qu'ils voulaient
voir passer le temps trop vite
avoir raté John Lennon de moins d'une année
l'amour quand il arrive au bout
quand je ne suis pas satisfaite de mon point final.
dimanche 19 septembre 2010
Le soliloque du Minotaure
mardi 7 septembre 2010
Jivago mon Amour

Mon deuxième Docteur Jivago était un lâche au coeur tendre, un homme-enfant aux murmures de velours. Avais-je toujours su qu'il était incapable de me suivre jusqu'au bout, qu'il était capable de me laisser seule dans le noir sans indication du chemin de retour? Oui, je l'avais toujours su, mais cela ne changeait rien, ni alors, ni maintenant. Le-petit-Youra-dans-un-corps-d'adulte lisait de la poésie qui le dépassait. Il me donna des mots qui me rendirent meilleure mais qu'il ne comprit jamais lui-même.
Mon troisième Docteur Jivago était une illusion trompeuse qui m'infligea des blessures réelles. Yuri-de-contrefaçon, amour-haine fantasmé sans être jamais vraiment vécu, il joua à un jeu qui lui brûla les ailes et qui me vieillit un peu. Trébuchement après trébuchement, il me mena à chercher la compagnie de ce dont j'ai toujours voulu m'éloigner. Miroir aux alouettes où je vis mon propre reflet pour la première fois, démonstration par l'absurde.
Mon quatrième Docteur Jivago vivait dans l'encre de la plume de Boris Pasternak. Sous les aspects d'un monologue sibérien je m'éveillai à la nécessité de romancer pour conjurer ma mémoire trop vivace et rejouer mes drames manqués ou réels. Yuri-le-poète, mon meilleur compagnon, interlocuteur interne de mes préoccupations métaphysiques, qui imprime sa touche discrète dans mes mots et mes images.
Mon cinquième Docteur Jivago était un inconnu qui me connut dans mes retranchements les plus profonds et dont je ne réussis jamais à percer vraiment le mystère. Quand je posais mon oreille sur la poitrine de Yuri-le-soldat je ne sentais pas son coeur battre; quand il posait un regard sur moi je frissonnais, mélange de peur et de désir. Je ne sus jamais s'il était mort de l'intérieur où s'il n'avait jamais vécu. Les dernières traces du poison de son âme - ou de son absence d'âme - continuent à courir dans mon sang et éveillent la douleur d'une brûlure au corps, l'urgence incandescente des cinq sens en attente d'une proie ou d'un prédateur.
Mon sixième Docteur Jivago est un rêve, un mirage que je n'ai pas encore saisi, que je n'ai fait qu'entrevoir, mais que j'aime déjà plus que moi-même. Yuri Jivago qui caressa mon coeur par un mouvement esquissé dans la brume de mes songes nocturnes tourne en rond jusqu'à trouver mes traces de pas, jusqu'à ce que je croise son sentier.
Jivago mon Amour, dont je serai la Tonya et la Clara à la fois.
lundi 9 août 2010
Le banquet des corbeaux

Les ailes noires couvraient le ciel. Il me venait de ce sombre nuage des cris rauques et des sifflements aigüs. Alors qu'ils me survolaient, les corbeaux noyèrent mon âme dans une vague de peur et de désespoir. Je voulais fuire l'essaim, mais leur mouvement n'avait pas de sens pour me permettre de courir à contresens. J'aurais aimé avoir quelque chose à étreindre pour me rassurer, mais mes mains glacées ne trouvèrent que le contact du tapis d'herbe sèche et coupante quand elles arrêtèrent ma chute en avant. Allongée face contre terre et dos face aux corbeaux, mon corps entier n'était qu'un frisson de terreur et de dégoût.
Soudain, je fus balayée par une vague d'air fétide, et tout fut silencieux. Je levai la tête pour voir que les corbeaux s'étaient tous posés au sol et me regardaient, immobiles. Ils formaient un cercle dont j'étais le centre et dont je ne pouvais évaluer le rayon qui se perdait au-delà des limites de ma vue. Les milliers d'yeux noirs brillaient comme des gemmes noires. L'un d'eux s'avança alors. Il traversait les rangées successives et les autres s'écartaient sur son chemin. Il s'arrêta à quelques pas de moi. Il était plus petit que les autres corbeaux et ses deux orbites étaient vides. Les plumes au niveau de son cou avaient été arrachées, laissant apparaître une blessure fraîche, suintante. Ses ailes touchaient le sol, disproportionnées par rapport à ce corps malingre et décharné.Il resta longtemps immobile, comme s'il me fixait de ses yeux qui n'existaient pas. Il ouvrit le bec et il poussa un cri long, terrifiant, perçant. Puis le cri se mua petit à petit en un rire, un ricanement de corbeau aussi venimeux pour l'âme qu'une morsure de serpent. Le rire se prolongea, devint de plus en plus humain. Il devint mon rire. Et mon rire mourut dans la gorge du corbeau pour devenir mes pleurs. Mes pleurs d'enfant terrifiée. Et le corbeau dit, de ma propre voix d'enfant:
Je suis ta première peur; tu m'as chassée, tu as voulu m'exorciser. Mais personne ne vainc sa première peur. Je suis le passager invisible de toutes tes pensées. Lorsque tu refuses de me nourrir, je me nourris de toi.
Il s'avança vers moi, d'un bond se posa sur mon épaule, et avant que je puisse réagir pour l'en chasser, il transperça d'un coup de bec ma jugulaire. Le sang palpita hors de la plaie et le corbeau aveugle buvait goulument de cette fontaine rouge. Il redescendit sur terre et me fit face: dans ses orbites luisaient deux yeux rouges, son plumage avait repoussé et son corps était revigoré. Je défaillis et roula sur le côté. Juste avant de fermer les yeux je vis les innombrables corbeaux s'approcher lentement de moi. Ils étaient mes toutes mes peurs; ils convoitaient mon sang.
Le banquet des corbeaux dura toute ma vie.
dimanche 8 août 2010
Conversation avec une rivière
vendredi 30 juillet 2010
11:30
vendredi 16 juillet 2010
La jeune fille sous le clair de Lune
